Et tout sera silence _ Michel Moatti

Grand Londres, hiver 2019. Anna Kaczor est retrouvée assassinée à coups de tournevis et tout le monde s’en fout… jusqu’à ce qu’on découvre que la jeune femme a été impliquée dans un scandale politicosexuel retentissant. Dès lors, la police et la presse se jettent sur l’affaire dans une grande confusion. Et Lynn Dunsday, web-reporter aux méthodes expéditives et à la plume aiguisée, décide de remonter la piste. Débute alors un terrifiant voyage entre Londres, l’Italie et le Nord de la Pologne, où des femmes sont recrutées par des organisations criminelles dont la violence est sans limites. Convoyées comme des marchandises vers l’Europe de l’Ouest, elles y nourrissent de vastes réseaux de prostitution…

Et tout sera silence de Michel Moatti nous plonge dans un univers sombre et troublant. L’intrigue, centrée sur Lynn Dunsday, journaliste, nous emmène au cœur d’une enquête sur un trafic humain sordide entre l’Europe de l’Est et l’Angleterre. Ce sujet, malheureusement trop actuel, est traité de manière réaliste et sans concessions. Toutefois, malgré le réalisme du sujet, j’ai trouvé que le récit manquait parfois de profondeur, oscillant entre des scènes percutantes et d’autres plus superficielles. Je pense notamment à celles avec des extraits du blog d’une influenceuse londonienne qui n’ajoutaient que peu de valeur à l’histoire.

Les personnages, quant à eux, m’ont laissé une impression mitigée. Lynn Dunsday, bien qu’intéressante en tant que journaliste d’investigation, m’a semblé parfois trop stéréotypée. Elle campe un rôle de femme forte, confrontée à une relation amoureuse compliquée avec Andy, un policier. Leur dynamique, empreinte de méfiance et de secrets, m’a paru répétitive et manquer de profondeur. De plus, les interventions de Lulubelle, la blogueuse, m’ont semblé décalées par rapport à la gravité du sujet principal. Ces interventions, plutôt que d’enrichir l’intrigue, venaient l’alourdir. Cela dit, certains personnages, comme les victimes du trafic, apportent une dimension tragique et poignante au récit, mais ils ne sont pas suffisamment présents pour vraiment marquer le lecteur.

En ce qui concerne l’écriture, Michel Moatti a un style fluide et efficace, qui rend la lecture accessible. Le mélange entre réalisme cru et éléments plus artificiels crée un déséquilibre dans la narration. De plus, la violence omniprésente semble parfois gratuite.

Bien que l’intrigue soit intéressante, ce récit m’a laissé une impression mitigée. Une lecture intéressante mais frustrante.

Note : 2.5 sur 5.

Merci à NetGalley et aux Editions Hervé Chopin pour la lecture de Service de Presse.

Cette lecture ne m’a permis de valider aucun challenge.

1 commentaire

  1. J’ai suffisamment à lire; je ne vais pas m’attarder sur celui-ci.

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