Le cadeau _ Sebastian Fitzek

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Résumé

Le cadeau, de Sebastian Fitzek

Arrêté à un feu à Berlin, Milan Berg aperçoit sur le siège arrière d’une voiture une ado terrorisée qui plaque une feuille de papier contre la vitre. Un appel au secours ? Milan ne peut en être certain : il est analphabète. Mais il sent que la jeune fille est en danger de mort.

Lorsqu’il décide de partir à sa recherche, une odyssée terrifiante commence pour lui. Accompagné d’Andra, sa petite amie, Milan est contraint de retourner sur l’île de son enfance. Là, il va découvrir des pans entiers de son passé qu’il avait oubliés…

Une cruelle prise de conscience s’impose alors : la vérité est parfois trop horrible pour qu’on puisse continuer à vivre avec elle – et l’ignorance est souvent le plus beau des cadeaux…

Comme à son habitude, Sebastian Fitzek a imaginé un scénario diabolique qui manipule le lecteur pour son plus grand plaisir.

Mon ressenti

Un thriller haletant

Le cadeau est ce qu’on nomme un roman à suspens, un roman qui vous tient en haleine jusqu’au bout de la nuit et qu’on dévore à pleines dents.

Alors qu’il est à vélo, Milan aperçoit une jeune ado qui lui montre une affiche. Il ressent à son regard qu’elle est terrorisée. Le souci qui se pose à lui est qu’il est analphabète et qu’il ne peut déchiffrer ce que la jeune fille a écrit sur cette feuille. Il va alors suivre la voiture comme il peut. Il y reviendra plus tard, accompagnée de sa compagne, Andra. Elle ignore le handicap qui empoisonne la vie de Milan.

Ils vont entrer dans cette maison, inhabitée. Près du téléphone, une photo de cette même jeune fille, avec des inscriptions au dos. Un code. Que Milan avait inventé, adolescent, pour communiquer avec son amoureuse. Il savait alors lire. Ce code se faisait à partir d’un livre. Intitulé Le cadeau. Soudain, le téléphone sonne. La personne au bout du fil sait qu’il s’agit de Milan. La jeune fille sera libérée s’il paie la rançon. Une rançon d’une somme très précise. Mais pourquoi Milan ferait-il ça pour une fille qu’il ne connaît même pas ? Mais finalement, comment pouvaient-ils connaître son code secret ? Et comment pouvaient-ils savoir que Milan viendrait visiter cette maison ? C’est décidé, Milan veut comprendre et résoudre cette énigme. Au passage, il devra affronter les démons de son passé.

Un roman psychologique

Toute l’histoire tourne autour de la vie de Milan. Sa mère est décédée dans un incendie, alors qu’il n’était qu’un adolescent. Le jour de l’incendie, Milan est retrouvé inconscient au bas des escaliers de la cave. Lorsqu’il sortira du coma, il aura oublié cet accident et une partie de son passé. Il aura aussi oublié comment lire. Beaucoup ont cru Milan responsable de l’incendie de sa maison. Son sweat-shirt ayant été retrouvé dépassant de la cheminée. Ce drame, il se le rejoue chaque nuit, en cauchemar, sans jamais se souvenir des faits exacts. Un médecin tente de lui venir en aide, lui promettant qu’il pourrait retrouver la capacité de lire en prenant quelques cachets. Mais comment cet homme est-il au courant de ce secret ?

Cette chasse à l’homme va étrangement ramener Milan vers la ville de son enfance, celle que son père a fui après le décès de sa mère. Tout semble le relier à cette histoire alors qu’il ne connait aucun des protagonistes. Le roman que nous propose ici Sebastian Fitzek joue sur nos nerfs. On fait des hypothèses. On les pense fausses, puis vraies, et finalement, peut-être pas. Il nous promène, nous ballade, nous mène en bateau. Pour finalement, nous laisser sur une fin où le doute persiste.

Sebastian Fitzek nous plonge dans les méandres de l’inconscient. Il nous fait aussi nous questionner. Devient-on mauvais ? Ou bien est-ce inné ? La psychopathie est-elle héréditaire ? Peut-on en guérir à l’aide d’expériences médicales douteuses ? Et si l’on nait mauvais, peut-on contrôler notre inconscient, pouvons-nous y résister ou bien sommes-nous condamnés à répandre la douleur ?

L’alexie et le savantisme

Au cours de notre lecture, nous apprenons beaucoup de choses au sujet de l’alexie. L’Alexie est l’impossibilité totale de lire, ni lettres, ni chiffres. A l’inverse des analphabètes qui, eux, arrivent à déchiffrer quelques mots, ou arrivent à photographier/mémoriser des mots utiles dans la vie de tous les jours. Sebastian Fitzek nous montre à quel point l’analpabétisme est un réel handicap, à quel point notre vie est basée sur la lecture. Tout nous amène à lire. Le nom des aliments sur les emballages, les panneaux directionnels, les numéros de téléphone, modes d’emploi, boîtes de médicaments. Il est difficile pour nous d’imaginer les difficultés que ces personnes rencontrent au quotidien.

L’auteur nous apprend également comment ces personnes s’en sortent dans leur vie quotidienne, comment ils arrivent à cacher à leur entourage cette honte qui pèse sur eux. Ainsi, dans sa post-face, l’auteur nous annonce que 62.3% des analphabètes ont un travail. Ils utilisent des ruses pour ne pas se trahir, mais vivent dans une crainte permanente d’être démasqués.

Enfin, l’auteur aborde la notion de savantisme. Ce terme est souvent associé à l’autisme. Notamment, les autistes aspergers, qui développent des compétences de pointe dans un domaine précis. Ici, nous parlons du savantisme-acquis, lié à un accident. Il est arrivé que certaines personnes, suite à un traumatisme cranien, aient développé des connaissances incroyables. Certaines personnes, à leur réveil, savent soudainement parler une langue étrangère couramment. Ou bien, elles développent des aptitudes artitisque (peinture, musique, sculpture …).

« C’est la destruction des neurones touchés par l’accident qui déclencherait un remaniement cérébral exceptionnel, avec la création de très nombreuses nouvelles connexions. Faisant suite, le plus souvent, à un dysfonctionnement majeur de l’hémisphère gauche, ce remaniement cérébral post-traumatique aurait pour conséquence l’activation de zones cérébrales normalement dormantes car inhibées. » (source)

Je me suis régalée à la lecture de ce thriller étonnant. Je comprends mieux pourquoi les avis le concernant sont élogieux. Bravo Mr Fitzek ! Je lirai sans aucun doute ses autres romans.

Note : 5 sur 5.

Mes challenges

Le cadeau m’a permis de valider la catégorie 12 du challenge annuel. Lire un auteur allemand.

Merci à NetGalley et aux éditions l’Archipel pour cette lecture.

1 commentaire

  1. Ça, c’est un auteur que je suis, mais je n’ai pas encore lu celui-ci. Un jour sûrement.

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